Dimensions: 8 x 5 cm
Origine: Tibet
Datation : Vers 1900
Matière: Alliage cuivreux
Poids: 185 g
Provenance : Ancienne collection particulière
État : Excellente condition. Détails du visage d'une grande finesse.
Le Bouddha est représenté assis les jambes étroitement croisées dans l'attitude du lotus (padmaparyanka) sur un socle étagé, la position des mains dite en 'Abhaya Mudra', la main droite levée,
paume
tournée vers l'extérieur et doigts joints exprimant l'absence de crainte, la protection. La main gauche quant à elle est posée en son giron, paume également tournée vers l'extérieur. Il est vêtu de
la robe monastique laissant découvrir son avant-bras droit. Les bordures de l'étoffe sont dorées et finement travaillées. Il repose sur une base lotiforme, représentation assez fréquente de la
statuaire bouddhique. On notera les caractéristiques tibétaines du traitement du visage (traits indianisés, haute Usnisa surmontée d'un joyau) ainsi que le double vajra présent sous la base,
symbolisant le parfait éveil de la nature du Bouddha au moyen de la Connaissance et de l'Amour embrasant l'être entier et toutes les créatures.
Le bouddhisme marqua d'une manière si profonde la civilisation tibétaine que toute expression artistique finit par se confondre avec l'art bouddhique lui-même. Au VIIème siècle, des monarques
originaires de la vallée du Yar-klungs, au Tibet central, réalisent l'unité du plateau tibétain. En l'espace de deux générations, leur Empire tibétain prend possession du bassin du Tarim et de divers
territoires chinois. En 641, Wencheng, une princesse chinoise, promise en mariage au roi Srong-brtsan sagam-po, arrive à Lhassa. La tradition attribue également à ce prince une première épouse
d'origine népalaise, Bhrkutï. Les deux reines, ferventes bouddhistes, auraient converti le roi. Si l'on suit la légende, chacune aurait apporté à Lhassa une statuette de Sakyamuni.
Pour abriter la statue népalaise, on édifia le temple du Jo-khang. À la mort de Bhrkuti, on substitua les deux Bouddha pour placer dans la cella le Jo-bo Rin-po-che (Précieux Seigneur), venu de
Chine. Le règne de Khri-srong Ide-btsan (754-797) marque peut-être l'apogée de l'Empire tibétain. Le bouddhisme parut rallier à sa cause une partie importante de la cour. Néanmoins, le Tibet ne
possédait pas encore de communautés capables de former des novices et d'assurer des ordinations. Pour répondre à ce besoin, le souverain, conseillé par un religieux indien, Santaraksita, ordonna
l'édification du monastère de bSam-yas, dans une vallée au nord du fleuve gTsang-po (Brahmaputre), sur le modèle d'Odantapuri, au Bihar. Après l'assassinat du roi Glang-dar-ma (838-842), l'Empire
tibétain s'effondre en quelques décennies. Un prince de sang royal gagne le Tibet occidental et rassemble autour de la principauté de Gu-ge plusieurs petits royaumes. Leurs souverains, pieux
bouddhistes, invitent des maîtres indiens et envoient des jeunes gens dans les monastères du Cachemire pour qu'ils s'y forment. À partir du Tibet occidental, des missionnaires convertissent une
seconde fois le Tibet méridional et central. Des traditions plus rigoureuses et des contacts renouvelés avec les universités indiennes, caractérisent cette seconde prédication.