Cameroun
Etrier de poulie de métier à tisser Fang
Accompagnée de son certificat d'authenticité
Bois, laiton
24 x 10 cm / 0.3 Kg
Lorsque la recherche de l'esthétique se mêle aux objets du quotidien
Malgré la fonction usuelle des poulies de métier à tisser, les artisans s'attachaient à les sculpter de manière esthétique. Mobilier, parures, ustensiles,tissus, sont prétexte à une expression
artistique raffinée de la part des sculpteurs. Ornée d'une tête au front bombé, la statuaire de cette pièce répond aux critères rituels de l'ethnie Fang. Agrémentée de points de laiton épars, sa
patine légèrement granuleuse et brun foncée revêt un bois dense finement sculpté.
Les peuples connus sous le nom de Fang, ou "Pahouins", qualifiés de guerriers conquérants, ont envahi par bonds successifs, de villages en villages, toute la vaste région entre la Sanaga au Cameroun
et l'Ogooué au Gabon, entre le XVIIIe et le début du XXe siècle. Ils n'ont jamais eu d'unité politique. La cohésion des clans était maintenue par l'intermédiaire des associations religieuse et
judiciaire telles que le so et le ngil . Au fond de leurs cases, dans un recoin obscur et souvent enfumé, les chefs de lignages entreposaient précieusement leurs Byéri, les coffres à reliques et les
sculptures tribales qui les "surveillaient." La vie quotidienne des Fang comportait trois priorités : perpétuer l'identité sociale, subsister dans un milieu naturel hostile, dialoguer avec les
défunts pour les éloigner des vivants. (Louis Perrois)