Charles-Maurice de TALLEYRAND
Documento firmato per copia autenticata in qualità di Ministro degli Affari Esteri, intitolato 'Petizione della nobiltà e dei principali cittadini dello stato di Lucca, al generale in capo Murat in Milano'. Lucca, 7 ottobre 1801; 3 pagine e mezzo in folio.
Vittime della tirannia e dello sperpero delle finanze pubbliche, gli abitanti dello stato di Lucca chiedono senza ulteriori indugi un cambio di governo: "L'eccesso dei mali sotto cui geme il disgraziato paese di Lucca costringe i firmatari a chiederti il nome dei loro cittadini qualche sollievo dalla disperazione in cui si è pronti ad abbandonarsi. L'oppressione e la violenza hanno raggiunto il loro apice; mentre in tutta la Francia e in gran parte d'Italia si stabilisce un sistema di equità e si impiegano solo persone oneste, se solo il piccolo stato di Lucca o gli individui disprezzati di tutto il popolo esercitassero impunemente su di noi la più terribile tirannia, chi è escluso? Non vogliamo disturbarvi con la storia di tutte le vendette e le ingiustizie che i governanti hanno commesso dalla loro installazione; ma ciò che ha coronato l'esecrazione generale è stata la loro ultima condotta durante una corsa di cavalli; i soldati Lucquois avendo ucciso un cavallo che il cavaliere non poteva fermare nel suo ardore e commesso disordini, tutto il popolo protestò contro la loro indisciplina e la loro brutalità. Il giorno dopo, molti dei primi cittadini furono arrestati e ci volle la piena autorità del Commissario Civile Delmer per liberarli. Pochi giorni fa hanno imprigionato uno dei cittadini più anziani e rispettabili della città, per aver scritto al fratello a Roma che era stato costretto a mettere tutto il suo grano nel pubblico magazzino e che lo riteneva ingiusto. Fu ancora l'autorità francese che, convinta della falsità della relazione che era stata fatta, la consegnò sul posto. Ma i mali, generali, ai quali queste stesse autorità francesi di Lucca non possono porre rimedio, sono l'esaurimento totale delle finanze, l'alienazione di tutte le risorse dello Stato, il terribile spreco che si fa tutti i giorni. Non è per soddisfare i bisogni dell'esercito francese, ma per placare l'insaziabile avidità che hanno i governanti di arricchire se stessi e i loro satelliti che esercitano la violenza più incredibile sui proprietari per trarne profitto. Vi diremo solo, e siete in grado di farlo verificare, che gli affitti ordinari dello Stato non superavano gli 80.000 ecu all'anno, e che l'attuale governo aumenta la spesa a 280.000 ecu. Ti sembrerà incredibile; ma è vero: è per sopperire a questo enorme disavanzo che siamo costretti a pagare le tasse ordinarie di quattro anni in un'unica soluzione; per questo ci hanno gravato le prestanze e una nuova tassa dell'uno e mezzo per cento al mese sugli affitti”. Vista la situazione ritenuta insostenibile, i firmatari propongono un elenco di dodici nomi per formare un governo provvisorio e tre nomi per un comitato di polizia. “Nessuno dei cittadini sopra designati può rifiutarsi di accettare le funzioni in questione, pena la multa di mille scudi, pagabili entro quarantotto ore e pagabili all'erario. Nessuno potrà ottenere le sue dimissioni se non dopo aver esercitato una funzione per due mesi. Nessuno dei soci potrà pretendere alcun tipo di compenso, dovendo tutti svolgere la propria funzione a titolo gratuito (…)”.
La petizione è firmata per copia autenticata dal Commissario Civile Delmer e dal Ministro delle Relazioni Esterne Talleyrand.
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Charles-Maurice de TALLEYRAND
Pièce signée pour copie conforme en qualité de ministre des relations extérieures, intitulé ' Pétition de la noblesse et des principaux citoyens de l'état de Lucques, au général en chef Murat à Milan
'. Lucques, 7 octobre 1801 ; 3 pages ½ in-folio.
Victimes de la tyrannie et de la dilapidation des finances publiques, les habitants de l'état de Lucques demandent sans plus attendre un changement de gouvernance : « L'excès des maux sous lesquels
gémit le malheureux pays de Lucques force les pétitionnaires à vous demander au nom de leurs citoyens quelque soulagement du désespoir auquel on est prêt à s'abandonner. L'oppression et la violence
sont arrivées à leur comble ; tandis que dans toute la France et dans une grande partie de l'Italie on établit un système d'équité et que l'on employe que des honnêtes gens, n'y aurait-il que le
petit état de Lucques ou des individus méprisés de tout le peuple exercent impunément sur noue la tyrannie la plus affreuse, qui en soit excepté ? Nous ne voulons pas vous importuner par le récit de
toutes les vengences et des injustices que les gouvernants ont commises depuis leur installation ; mais ce qui a mis le comble à l'exécration générale, c'est leur conduite dernière à l'occasion d'une
course de chevaux ; les soldats lucquois ayant tué un cheval que le cavalier ne pouvait pas arrêter dans sa fougue et commis des désordres, tout le peuple se récria contre leur indiscipline et leur
brutalité. Le jour après on a mis aux arrêts plusieurs des premiers citoyens et il a fallu toute l'autorité du commissaire civil Delmer pour les délivrer. Il y a peu de jours qu'on emprisonna un des
plus âgés et respectables citoyens de la ville, pour avoir écrit à son frère à Rome qu'on l'avait forcé à mettre tout son blé au magasin public et qu'il croyait cela injuste. Ce fut encore l'autorité
française qui, convaincue de la fausseté du rapport qu'on avait fait, le délivra sur le champ. Mais les maux, général, auxquels ces mêmes autorités françaises de Lucques ne peuvent porter aucun
remède, c'est l'épuisement totale des finances, l'aliénation de toutes les ressources de l'Etat, l'affreux gaspillage qu'on exerce tous les jours. Ce n'est pas pour fournir aux besoins de l'armée
française, mais pour assouvir l'insatiable avidité qu'on les gouvernants de s'enrichir eux-mêmes et leurs satellites qu'ils exercent les violences les plus incroyables sur les propriétaires pour en
tirer de l'argent. Nous vous dirons seulement, et vous êtes à portée de le faire vérifier, que les rentes ordinaires de l'Etat ne passaient pas 80,000 écus par an, et que le Gouvernement actuel porte
la dépense à 280,000 écus. Cela vous paraîtra incroyable ; mais cela est vrai : c'est pour suppléer à cet énorme déficit qu'on nous force à payer les impositions ordinaires de quatre ans dans un seul
payement ; c'est pour cela qu'on nous a chargé d'emprunts forcés et d'une nouvelle imposition d'un et demi pour cent par mois sur les rentes ». Aux vues de la situation jugée intenable, les
pétitionnaires proposent une liste de douze noms pour former un gouvernement provisoire et de trois noms pour un comité de police. « Nul des citoyens ci-dessus désignés ne peut refuser d'accepter les
fonctions dont il est question, sous peine d'une amende de mille écus, payable dans quarante huit heures et versable au trésor public. Nul ne pourra obtenir sa démission qu'après avoir exercé une
fonction pendant deux mois. Aucun des membres ne pourra prétendre à aucune espèce de salaire, tous devant remplir leur fonction gratis (…) ».
La pétition est signée pour copie conforme par le commissaire civil Delmer et le ministre des relations extérieures Talleyrand.