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Jean-Marie COLLOT D’HERBOIS – Pièce signée cosignée par Joseph FOUCHE

Pièce signée avec corrections autographes, cosignée par Fouché « Fouché de Nantes » (rare forme de signature). Ville affranchie (Lyon), 28 brumaire an 2 (18 novembre 1793) ; 2 pages ½ in-folio sur papier orné d'une vignette avec pour en-tête « Les représentans du peuple, envoyés près l'Armée des Alpes, et dans différens Départements de la République ».
Important document sur la réorganisation de Lyon avec de nombreuses corrections de la main de Collot d'Herbois qui, avec Fouché, listent une série d'articles pour donner plus d'efficacité au travail des autorités constituées devant veiller aux grands intérêts publics : « Considérant qu'une action continue, efficace, et simultanée, de toutes les authorités reconstiuées a ville affranchie est absolument nécessaire pour faire sortir dans cette Commune, les débris de la chose publique, de l'abyme ou ils ont été engloutis par les Contre-révolutionnaires. Que la Commission Temporaire de Surveillance Républicaine doit être ainsi qu'il a été expliqué par l'arrêté des représentants du peuple publié le 20 brumaire, un ressort nouveau, lequel en pressant les authorités leur donnent plus de force et d'énergie et que ce but ne serait pas rempli si chaque authorité reportait ses obligations, & ses fonctions sur cette Commission par des renvois multipliés, ce qui la surchargerait de telle manière qu'elle ne pourrait suffire alors aux devoirs qui lui sont imposés. Ont arrêté ce qui suit.
Art 1. Toutte authorité constituée a ville affranchie depuis le neuf octobre dernier (vieux style) sera permanente, ne pourra faire en ce qui la concerne, aucuns renvois, des opérations qui lui sont déléguées, a une autre authorité.
Art 2. Aucun des membres qui composent chaque authorité constituée ne sera distrait de son sein que pour des missions importantes a la chose publique. Elles supprimeront l'usage des députations pour communiquer soit entre elles, soit avec la représentations Nationales. Toute communication devant être faite brièvement, par écrit ; ou dans les cas urgents par un seul Commissaire.
Art 3ème Toutes ces authorités en fortifiant l'union intime qui les soutient mutuellement et cette relation de principes et d'actions qui touttes se rapportent a l'unité républicaine auront constamment leur attention fixée sur les grands intérêts publics qui sont confiés a leur administration tels que les approvisionnements et les subsistances, l'entetien et le jeu des Moulins, le battage des grains, la conservation et l'entretien des séquestres, l'entretien de la voye publique dans les cités et sur les grands chemins, la punition prompte des traitres, et la recherche de ceux qui croyent échapper à la justice Nationale. Les démolitions de tous les édifices proscrits, le classement & l'activité des ouvriers - la regénération de l'Esprit Public trop longtems infecté de Royalisme, de fédéralisme & de révolte. La répression de la prostitution, de l'immoralité, de la superstition encor scandaleusement affichée à jour nommé ce qui est tout à la fois une coupable infraction des décrets rétatifs a l'aire Républicaine et une grossière insulte a la raison & au bon sens. L'inspection sur les oisifs toujours suspects. La police sévère des lieux publics, l'exécution des décrets et des arrêtés des représentants du peuple. L'apport & la conservation de tout ce qui a été mis en réquisition pour nos frères des armées & pour la commune jouissance.
C'est ainsi qu'agissant ensemble par un mouvement énergique et salutaire, allant vivement au même but sans jamais reporter mutuellement leurs obligations des uns aux autres. Les fonctionnaires publics auront remplis leurs devoirs, première récompense des vrais Républicains. Dans les cas ou les moyens et pouvoirs qui leur sont délégués ne seraient pas suffisants, & ou les administrations supérieures qui doivent donner les décisions de districts, de canton, & de communes dans leur ressorts respectifs, la même impulsion éprouveraient de l'embarras ou de la résistance : alors la Commission temporaire déléguée spéciale, des représentans du Peuple qui doit tout surveiller et tout fortifier en leur nom, procurer a ces différentes authorités les secours nécessaires : alors les Représentans eux même interviendraient pour que tout mouvement partiel & contraire a la volonté souveraine du Peuple français soit réprimé, pour que toutes oppositions disparaissent devant sa puissance à ville affranchie [Lyon] le 28 de brumaire le 2 de la République française une & indivisible… »

De 1789 à 1792, les récoltes et l'économie lyonnaises souffrent. La population au désespoir est de plus en plus sensible aux thèmes véhiculés par les clubs démocrates. Des troupes sont amassées aux portes de la ville pour éviter tous débordements. En septembre 1792, des émeutiers massacrent huit officiers royalistes, en détention, et trois prêtres réfractaires, les républicains s'opposent entre modérés et radicaux. L'exode d'une partie de la noblesse a un impact direct sur la soierie lyonnaise. Les jacobins accèdent à la mairie, mais les mesures prisent, trop radicales, sont vite impopulaires et provoquent le retour des Girondins. Ces derniers, bien que républicains, sont à contre-courant des idéaux révolutionnaires de la Montagne à Paris qui les jugent hors la loi. Le 12 juillet 1793, la Convention décrète Lyon « en état de rébellion contre l'autorité légitime ». Face aux armées révolutionnaires conduites par Kellermann, la défense de la ville s'organise. Le siège débute le 7 août pour s'achever par le 12 octobre. La Convention Nationale décrète que « le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la République et portera désormais le nom de Ville-affranchie ». La répression jacobine est violente pour la population. Fouché qui est en charge d'exécuter l'ordre de détruire la ville encourage les exécutions de masse aux canons plutôt qu'à la guillotine jugée trop lente. 1 683 personnes sont fusillées ou guillotinées et plusieurs riches demeures, place Bellecour, sont détruites. Il s'ensuit un exode massif de la population qui porte un grave préjudice à la production de la soie. Après la chute de Robespierre, le 12 octobre 1794, la ville peut enfin retrouver son nom d'origine.
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